Vous pensiez tout savoir sur le gingembre… vous allez être surpris !

gingembre

Le gingembre, Zingiber Officinale, appartient à la même famille que le curcuma et la cardamome.

Il est apprécié aussi bien en cuisine que pour ses propriétés thérapeutiques.
Si son effet contre les nausées est le plus connu (une goutte d’huile essentielle sous la langue est souveraine contre le mal des transports ou la gastro-entérite), il possède bien d’autres atouts que vous ne soupçonnez probablement pas.

Une histoire qui ne date pas d’hier

Le mot « gingembre » trouverait son origine dans la langue traditionnelle indienne, le sanskrit.

Il serait issu du terme shringavera signifiant « en forme de corne », sans doute en référence à la forme particulière de ses rhizomes.

Ces derniers sont les parties que l’on trouve sous terre et qui renferment la plupart de ses principes actifs : sesquiterpènes, alcools monoterpéniques, citrols, phénols, etc.

Le gingembre est aujourd’hui l’une des épices les plus utilisées à travers le monde et il a toujours tenu une place de choix dans la médecine ayurvédique.

Son utilisation thérapeutique remonterait à plus de 5 000 ans en Asie !

En Europe, c’est par l’intermédiaire des commerçants perses et arabes que nous l’avons découvert, aux alentours de 400 avant J-C.

Au Moyen-Age, il agrémentait le mélange d’épices dont on se servait pour cuisiner et conserver les viandes. Il était alors considéré comme magique et aphrodisiaque. Une réputation un peu exagérée. C’est dommage, car vous allez voir que sans affabuler, le gingembre a largement de quoi plaire !

La douleur ne lui résiste pas

Le gingembre est un antidouleur à large spectre de par sa puissante action anti-inflammatoire.

Concernant l’arthrose et l’arthrite, par exemple, il s’est montré efficace à la fois contre la raideur articulaire et contre la douleur1,2.

La dose recommandée selon les différentes études serait de 750 mg à 2 000 mg de poudre de gingembre à prendre sous forme de cures répétées, en association ou non avec des médicaments plus conventionnels.

La même dose est conseillée, pour vous Mesdames, durant les trois ou quatre premiers jours du cycle, si vous souffrez de syndrome prémenstruel gênant (dysménorrhée) ou, dans une moindre mesure, en cas d’endométriose3 (dans ce dernier cas, ce sont surtout des études sur les rats qui ont montré des résultats).

À tester donc. Vous pourriez y trouver un soulagement salvateur !

Si vous souffrez de maux de tête vous pouvez également faire appel au gingembre.

2,5 g de poudre soulagent les migraines avec une efficacité équivalente à celle des triptans, des médicaments couramment utilisés par les migraineux4.

Comment fait-il pour être si efficace ?

Les recherches scientifiques ont constaté qu’il inhibe la synthèse des prostaglandines et des leucotriènes (des agents inflammatoires) grâce à différents composés comme les gingérols, les shoagols et les paradols5.

Le gingembre aurait ainsi une activité similaire à celle des anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Son action anti-inflammatoire est telle que l’utilisation de l’extrait de gingembre, et notamment du gingérol, donnerait d’excellents résultats contre les processus oxydatifs et inflammatoires fréquemment associés au cancer6 !

L’activité antiproliférative et antitumorale du gingembre est d’ailleurs considérée comme une piste viable en matière de prévention des cancers. Je suis persuadé que nous n’avons pas fini d’en entendre parler…

Le remède idéal pour prévenir ou soulager les digestions difficiles

Le gingembre est également utilisé comme remède dans le traitement de diverses affections gastriques et digestives comme la constipation, la dyspepsie, les éructations, les ballonnements, la gastrite, ou encore l’inconfort épigastrique7.

Il serait même capable de prévenir l’ulcère de l’estomac car il inhibe la croissance d’Helicobacter pylori, la bactérie responsable de la plupart des ulcères8.

Mon conseil, si vous avez des problèmes d’inconfort digestif : buvez une bonne infusion de gingembre après le repas.

Cela vous aidera en cas de ballonnements, de flatulences, de brûlures d’estomac ou de reflux.

Le gingembre aide-t-il à maigrir ?

Voilà une question qui revient souvent.

La réponse est plutôt oui.

En effet, il stimulerait la production de leptine, une hormone qui indique que l’estomac est plein et qu’il est temps d’arrêter de manger.

Cette hormone participe donc grandement aux signaux de faim et de satiété.

Le gingembre permettrait ainsi de diminuer les portions à table et de limiter les fringales.

Il vous aide également à réduire la glycémie9 et à diminuer le taux de lipides dans le sang10.

Toutes ces propriétés conjuguées lui confèrent donc une influence sur la prise de poids mais aussi sur de possibles complications cardiovasculaires.

Contre les maux de l’hiver, pensez encore à lui !

Une infusion de gingembre au chaud sous la couette et dites adieu à votre vilain rhume !

Ses nombreux composés actifs affectent les fonctions des cellules immunitaires et boostent la production d’anticorps pour contrôler l’infection11.

Une rhinite allergique vous gâche la vie ? Là encore le gingembre est là pour vous.

Selon une étude, 500 mg d’extrait de gingembre seraient aussi efficaces que 10 mg de loratadine (un antihistaminique) pour en venir à bout, les effets indésirables en moins12.

Une affaire de goût

Personnellement, j’aime beaucoup la saveur particulière du gingembre frais, mais je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Si vous souhaitez profiter de ses bienfaits malgré cela, tournez-vous vers les compléments alimentaires.

Sous forme de gélules ou de comprimés, la posologie recommandée varie généralement entre 250 mg et 500 mg, 2 à 3 fois par jour.

Vous pourrez vous en procurer dans la plupart des magasins bio ou sur internet.

Les teintures mères de gingembre sont efficaces également, mais elles doivent être diluées dans de l’eau avant d’être prises. Je trouve cela moins pratique. La posologie recommandée est généralement de 20 à 40 gouttes, 2 à 3 fois par jour.

Quant à l’huile essentielle, facile à transporter, vous pourrez l’utiliser par voie orale ou en massage.

Elle apaisera les douleurs liées à la menstruation, les troubles digestifs ainsi que les douleurs rhumatismales et musculaires.

Diluez 3 gouttes d’huile essentielle de gingembre dans une cuillère à café d’huile végétale et massez la partie concernée ou bien prenez le mélange par voie orale.

Comme la plupart des huiles essentielles, celle du gingembre est à éviter par les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants de moins de 6 ans.

Bien qu’il soit considéré comme sûr, le gingembre est déconseillé en cas de calculs biliaires ou rénaux et si vous prenez des médicaments fluidifiants le sang, pour la tension ou le diabète.

Prenez conseil auprès de votre médecin si vous souffrez de brûlures d’estomac chroniques ou d’hypotension.

Attention : le gingembre est fortement contre-indiqué avant toute intervention chirurgicale, justement à cause de ses propriétés anticoagulantes qui entraînent la fluidification du sang. Une preuve de plus, s’il en fallait, de sa redoutable efficacité !

Utilisez-vous des remèdes à base de gingembre ?

Laurent

[1] Paramdeep G. Efficacy and tolerability of ginger (Zingiber officinale) in patients of osteoarthritis of knee. Indian J Physiol Pharmacol. 2013

[2] Altman RD, et al. Effects of a ginger extract on knee pain in patients with osteoarthritis. Arthritis Rheum. 2001

[3] Filho JMM, et al. Zingiber officinale Roscoe (Ginger) as a Complementary Option for Clinical Treatment of Endometriosis: An Experimental Study in Rats. J Med Food. 2021

[4] Maghbooli M, et al. Comparison between the efficacy of ginger and sumatriptan in the ablative treatment of the common migraine. Phytother Res. 201

[5] Kiuchi F, et al. Inhibition of prostaglandin and leukotriene biosynthesis by gingerols and diarylheptanoids. Chem Pharm Bull (Tokyo). 1992

[6] de Lima RMT, et al. Protective and therapeutic potential of ginger (Zingiber officinale) extract and [6]-gingerol in cancer: A comprehensive review. Phytother Res. 2018

[7] Haniadka R, et al. A review of the gastroprotective effects of ginger (Zingiber officinale Roscoe). Food Funct. 2013

[8] Siddaraju MN, et al. Inhibition of gastric H+, K+-ATPase and Helicobacter pylori growth by phenolic antioxidants of Zingiber officinale. Mol Nutr Food Res. 2007

[9] Diakos A, et al. The Effect of Ginger (Zingiber officinale Roscoe) Aqueous Extract on Postprandial Glycemia in Nondiabetic Adults: A Randomized Controlled Trial. Foods. 2023

[10] Salaramoli S, et al. The effects of ginger and its constituents in the prevention of metabolic syndrome: A review. Iran J Basic Med Sci. 2022

[11] Yücel Ç, et al. Immunomodulatory and anti-inflammatory therapeutic potential of gingerols and their nanoformulations. Front Pharmacol. 2022

[12] Yamprasert R, et al. Ginger extract versus Loratadine in the treatment of allergic rhinitis: a randomized controlled trial. BMC Complement Med Ther. 2020