Peut-être avez-vous l’habitude de mâcher du chewing-gum pour réduire votre stress ou avoir une bonne haleine.
Arrêtez tout de suite ! Cette pratique nuit gravement à votre santé (et à la planète).
Je vous propose plutôt une résine venue de Grèce qui prend soin de votre santé bucco-dentaire mais aussi de votre estomac et vos intestins.
Les bien maigres vertus du chewing-gum
La France serait le deuxième pays consommateur de chewing-gums, derrière les États-Unis, avec 490 g par personne et par an.
Même si l’on entend ici ou là que mâcher du chewing-gum pourrait présenter quelques avantages pour la santé, la balance pèse tout de même, selon moi, en sa défaveur.
Il y a plusieurs raisons à cela.
A son crédit, notons tout de même qu’il aurait la capacité de réduire le stress.
Selon l’UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-dentaire), il permettrait aussi d’augmenter la production de salive contenant des substances antibactériennes limitant l’apparition de caries et la prolifération de la plaque dentaire.
Pour tout dire, c’est à peu près tout.
Cela représente bien peu d’avantages comparé aux inconvénients que je vais vous exposer maintenant.
De grâce, oubliez cette calamité !
Tout d’abord, afin de contourner sa teneur en sucre qui n’avait pas bonne presse vis-à-vis de la santé bucco-dentaire, les fabricants se sont rabattus sur les édulcorants.
Or, j’en ai suffisamment souvent parlé pour que vous sachiez ce que je pense des sucres de synthèse.
Parmi tous les méfaits des édulcorants, j’en souligne tout de même un ici : les polyols fermentescibles (FODMAP), auxquels appartiennent le sorbitol, le maltitol et le xylitol que l’on trouve souvent dans les chewing-gums, accentuent les symptômes des personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable1.
On parle même de « diarrhée du chewing-gum », à cause de cet effet laxatif dû à la présence de sorbitol dans les gommes à mâcher.
Évitez donc la consommation de chewing-gums si vous voulez vous sentir mieux.
Mais, au fait, un chewing-gum, qu’est-ce que c’est ?
Le chewing-gum est composé de cinq types d’ingrédients principaux : la gomme de base (parfois à base de dérivé du pétrole comme le polyisobutylène) qui compte pour 30% de sa composition, et des additifs pour les 70% restants.
Ces derniers sont des arômes (souvent artificiels), des colorants (plus ou moins naturels également), des conservateurs (idem) et les fameux édulcorants (présents dans 95% des chewing-gums).
Une fois que l’on sait cela, on a beau chercher : les ingrédients qui pourraient être bons pour la santé se font rares, pour ne pas dire inexistants.
Ceux qui pourraient s’avérer néfastes en revanche…
Le deuxième gros point noir à mettre en évidence est l’impact sur la nature que représente le fait de mâchouiller.
Il faut savoir que le chewing-gum est le deuxième déchet le plus jeté dans la rue avec les mégots de cigarettes.
Le chewing-gum n’est pas biodégradable et sa disparition complète, une fois largué dans la nature, peut prendre jusqu’à 50 ans.
Selon Just One Ocean, les chewing-gums représenteraient 100.000 tonnes de pollution plastique chaque année !2
Sans parler du coût payé par le contribuable pour le nettoyage des rues : un rapport de 2015 estimait qu’il représentait 56 millions de livres sterling au Royaume-Uni !
Préférez le chewing-gum à la grecque
Dans la magnifique île de Chios, en Grèce, le lentisque pistachier (Pistacia lentiscus) donne une résine que l’on exploite afin de confectionner le « mastiha », ou mastic de Chios.
Cette résine est traditionnellement utilisée en Orient comme gomme à mâcher pour protéger les gencives et rafraîchir l’haleine.
Le mastic de l’île de Chios est réputé depuis l’Antiquité autant pour son arôme (une saveur rappelant le pin) que pour ses qualités thérapeutiques.
Hippocrate aurait été le premier à mentionner l’utilisation des « larmes de Chios » pour les problèmes digestifs, le traitement du rhume et bien entendu, pour rafraîchir l’haleine.
De nos jours, ce don de la nature bénéficie d’une AOC et AOP et est inscrit au patrimoine culturel de l’humanité depuis 2014 !
La récolte du mastic de Chios se fait de façon totalement naturelle.
Les gouttes de résine sont récoltées durant les mois d’août, septembre et octobre.
Au départ, la substance est liquide et a une texture collante, mais après quelques jours de patience (15 à 20 jours) la sève du mastic se solidifie.
Elle est alors nettoyée et conditionnée de différentes façons (poudre, huile essentielle, gomme à mâcher…)
Un remède souverain pour l’estomac et les intestins
La résine aromatique naturelle obtenue à partir du tronc du lentisque, a récemment suscité un intérêt scientifique croissant en raison de ses multiples actions bénéfiques.
Une grande étude de référence datant de 2022 souligne qu’il existe désormais de solides preuves suggérant que le mastic de Chios présente une multitude d’effets favorables, principalement attribués aux propriétés anti-inflammatoires et anti-oxydantes de ses composants3.
En 2015, il a été reconnu comme médicament à base de plantes d’usage traditionnel par l’Agence européenne des médicaments (EMA) avec deux indications thérapeutiques majeures4 :
1. Les troubles dyspeptiques légers (acidité gastrique)
2. Le traitement des inflammations cutanées ou des muqueuses et la cicatrisation de plaies mineures.
S’il est un remède naturel et surtout efficace pour l’estomac, c’est bien le mastic de Chios !
Mâcher un peu de résine chaque jour après les repas soulage les problèmes digestifs et gastriques (brûlures d’estomac, remontées acides, gastrite) et favoriserait même la cicatrisation des hémorroïdes.
En cas de maladie de l’estomac plus grave, comme l’ulcère, le mastic de Chios a montré une efficacité certaine pour éradiquer l’Helicobacter Pylori5, une bactérie qui est souvent responsable de cette pathologie.
Si vous souffrez d’une maladie inflammatoire de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ceci devrait aussi vous intéresser :
2,8 g/jour de poudre de résine de Chios pendant 3 mois en complément du médicament standard ont permis de davantage soulager les principaux symptômes des patients qu’avec le médicament seul.
Vous pouvez vous procurer de la poudre de résine de Chios en gélules assez facilement sur internet.
Demandez tout de même l’avis de votre médecin avant de vous supplémenter.
Vous pouvez donc choisir de mâcher cette sève naturelle pour prévenir ou soulager les maladies inflammatoires de l’intestin et de l’estomac ou choisir la prise orale sous forme de gélules.
Pour des dents et des gencives saines
En plus de son action anti inflammatoire, le mastic de Chios possède aussi de bonnes propriétés anti-bactériennes.
Celles-ci ont été démontrées dans les années 90 en ajoutant de l’huile de mastic sur des cultures de bactéries.
Il a alors été constaté que le mastic de Chios inhibe efficacement la croissance de certaines bactéries (notamment Staphylococcus aureus, Lactobacillus plantarum, Pseudomonas fragi et Salmonella enteritidis).
Mâcher 4 à 5 grains de mastic après les repas ou après le brossage des dents permet de prendre soin de vos gencives et de prévenir l’apparition des caries et de la plaque dentaire6.
Vous aurez en cadeau bonus une haleine fraîche des plus agréables.
Si vous souffrez de gingivite, d’aphtes ou d’ulcères de la bouche, pensez-y également, cela devrait contribuer à vous soulager.
D’autres effets qui demandent à être confirmés
De nombreuses recherches sont effectuées sur la résine du lentisque pistachier avec de nouvelles propriétés qui commencent à montrer le bout de leur nez.
Ainsi, à l’avenir, le mastic de Chios pourrait démontrer de façon certaine une action favorable sur les pathologies cardiaques.
Il pourrait contribuer à réduire la formation de plaques d’athérome qui viennent boucher les artères, le taux de mauvais cholestérol et faire baisser la pression sanguine.
Certains effets contre le cancer pourraient également se dévoiler au grand jour.
Pour le moment, seules des études in vitro et animales ont été menées mais avec succès.
Un composant du mastic : l’extrait hexanique, entraînerait l’apoptose (la mort) des cellules cancéreuses du côlon et pourrait permettre de freiner l’évolution du cancer de la prostate et la prolifération des cellules malignes de la leucémie.
Décidément, les larmes de Chios n’ont pas fini de nous surprendre !
Connaissiez-vous ce chewing-gum naturel aux propriétés étonnantes ?
A bientôt,
Laurent
[1] Ong DK, et al. Manipulation of dietary short chain carbohydrates alters the pattern of gas production and genesis of symptoms in irritable bowel syndrome. J Gastroenterol Hepatol. 2010[2] https://justoneocean.org/chewing-gum
[3] Soulaidopoulos S, et al. Overview of Chios Mastic Gum (Pistacia lentiscus) Effects on Human Health. Nutrients. 2022
[4] Pachi VK, et al. Traditional uses, phytochemistry and pharmacology of Chios mastic gum (Pistacia lentiscus var. Chia, Anacardiaceae): A review. J Ethnopharmacol. 2020
[5] Marone P, et al. Bactericidal activity of Pistacia lentiscus mastic gum against Helicobacter pylori. J Chemother. 2001
[6] Koychev S, et al. Antimicrobial Effects of Mastic Extract Against Oral and Periodontal Pathogens. J Periodontol. 2017