J’ai toujours été dans la team chien, mais lorsque je questionne les heureux propriétaires de chats autour de moi, ils sont unanimes : les ronronnements leur font du bien !
Ils semblent procurer un sentiment de sérénité et d’apaisement.
Pourrait-on en conclure que le simple fait d’avoir un matou à la maison est une véritable mesure thérapeutique contre le stress ?
Voici la question qui m’a poussé à entamer des recherches sur cette surprenante pratique de soin qu’est la ronronthérapie.
Pourquoi les chats ronronnent-ils ?
Pour mieux appréhender les effets du ronron sur notre corps et notre psyché, il est intéressant de comprendre pourquoi les chats y ont eux-mêmes recours.
Contrairement aux idées reçues, le rôle de ces vibrations sonores ne se limite pas à des situations de confort ou de détente, au cours d’un câlin ou lorsque votre animal reçoit sa friandise préférée.
Le ronronnement sert également pour communiquer avec les autres chats (notamment le chaton avec sa mère) ou avec les humains.
Par ailleurs, c’est moins connu, mais les chats ont aussi tendance à ronronner quand ils ont peur.
N’avez-vous jamais entendu votre félin se mettre à allumer le moteur lors d’une visite chez le vétérinaire ?
Ici, le chat ronronne rarement par contentement, mais plutôt parce qu’il cherche à se rassurer.
Physiologiquement, le ronronnement réduirait son niveau de stress en agissant notamment sur son système hormonal…
Une histoire de fréquence ?
Il semblerait que le même type de réponse se produise chez l’être humain !
Lorsque nous écoutons le ronronnement d’un chat, notre cerveau est stimulé et produit des endorphines, d’où l’effet apaisant ressenti.
Certaines études ont également suggéré que le ronronnement peut stimuler la production d’ocytocine, « l’hormone de l’amour » qui facilite la création du lien social, réduit le stress et augmente la confiance en soi.
C’est sur ce postulat qu’une école londonienne a décidé d’expérimenter (visiblement avec succès !), les effets de la ronronthérapie sur leurs jeunes étudiants1.
En outre, le Dr Jean-Yves Gauchet, vétérinaire toulousain pionnier dans le domaine de la ronronthérapie, relate que la fréquence vibratoire du ronronnement n’y est pas pour rien.
En effet, les sons émis dans une fréquence basse allant de 20 à 50 Hz, sont réputés pour favoriser le bien-être et faciliter l’endormissement.
Or, cela correspond très exactement à la plage de fréquence des ronronnements. Coïncidence ? Probablement pas !
Par ailleurs, le Dr Gauchet explique que ce même type de fréquence est reproduit par les appareils des kinésithérapeutes pour guérir les blessures physiques2.
Emmenez minet partout avec vous !
En parallèle de ses recherches, le Dr Gauchet a également développé des programmes de thérapie assistée par les animaux dans les hôpitaux et les maisons de retraite.
Ces programmes utilisent la présence des chats et leur ronronnement pour favoriser le rétablissement des patients et améliorer leur qualité de vie.
Les résultats obtenus sont très positifs, aussi bien en termes de réduction de la douleur que d’amélioration de l’humeur.
Ainsi, un peu partout en France, de nombreux services de soin se sont emparés de cette méthode prometteuse.
Même les développeurs s’y sont intéressés, et il est désormais possible de profiter des vertus du ronronnement où que vous soyez grâce à des applications !
Le Dr Gauchet lui-même a ainsi développé iJetlag pour aider à apaiser le stress et trouver le sommeil lors des voyages en avion, mais de nombreuses applications similaires ont vu le jour.
Une aubaine si vous souhaitez vous essayer à cette méthode originale, garantie sans effet secondaire, mais que vous n’avez pas de matou à la maison.
Un dernier argument pour vous motiver ? Diverses études ont mis en exergue le fait que passer du temps auprès d’un chat a même des effets positifs sur la régulation du rythme cardiaque et la pression artérielle3. Mais, pour le coup, c’est tout aussi vrai avec d’autres animaux de compagnie !
Et vous, avez-vous un animal à la maison ?
A bientôt,
Laurent
Sources :
[1] EDUCATIONCONF-1-136.pdf (dpublication.com) [2] Jean Yves Gauchet, vétérinaire « Contre le stress : la « Ronronthérapie » | INA [3] Does cat attachment have an effect on human health ? A comparison between owners and volunteers, Cornwall College Newquay Centre for Applied Zoology, jan. 2016