Six bonnes raisons de faire connaissance avec cette « mauvaise herbe »

plantain

Vous avez forcément croisé la route du plantain sans le savoir lors de vos balades dans la nature.

Il pousse partout.

Au bord des chemins, des cours d’eau, dans les jardins, les champs…

On n’y prête guère attention car il est considéré comme une mauvaise herbe et ne paye pas de mine.

C’est bien dommage car la nature recèle de trésors pour qui a l’œil averti… et le plantain en fait incontestablement partie !

Le champignon vert

Le plantain mesure entre 15 et 60 cm. Ses feuilles en forme de fer de lance sont pourvues de cinq nervures parallèles. Et au bout de ses tiges on trouve de petites fleurs blanches qui poussent en épis.

Les deux espèces, Plantago major et Plantago lanceolata, se distinguent uniquement par la forme et la disposition des fleurs et des feuilles mais sont toutes deux comestibles et possèdent les mêmes propriétés.

Des propriétés à la fois médicinales et nutritives connues depuis l’Antiquité.

Si vous trouvez du plantain, essayez d’en froisser les feuilles entre vos doigts et vous constaterez qu’après quelques secondes, elles dégagent une légère odeur de champignon.

Si vous les cuisinez, vous retrouverez cette saveur de sous-bois qui fait tout leur charme.

Les jeunes feuilles peuvent se préparer comme des épinards ou être mangées crues en salade, quant aux plus coriaces, elles pourront agrémenter une soupe.

Dans le plantain, tout est bon !

Même les épis floraux peuvent être récoltés et pourront être cuisinés en beignets.

Vous retrouverez là aussi cette saveur fort plaisante de champignon.

À des fins culinaires, le plantain peut être récolté toute l’année, mais sachez qu’en période de floraison les feuilles ont tendance à devenir plus amères.

Un remède express pour les marcheurs

Le plantain possède de nombreux composants utiles pour la santé.

Il contient entre autres des tanins, des mucilages, des sels minéraux (dont du calcium, du potassium et du soufre) et des vitamines A, B1, B2, et C.

Si vous avez l’habitude de randonner, il arrive que de petits accidents viennent gâcher la journée.

Il est alors fort utile de reconnaître le plantain qui pourrait pousser autour de vous car il soulage bien des désagréments.

Les tanins de ses feuilles permettent par exemple de neutraliser le venin de certains insectes.

Une piqûre de moustique, d’abeille ou de guêpe ?

Écrasez des feuilles de plantain entre vos doigts et utilisez le liquide qui en sort pour vous soulager.

La même technique express peut vous aider en cas de contact avec des orties ou de petite coupure pour arrêter le saignement.

Songez-y également en cas d’ampoules.

Et si les pollens vous empêchent de profiter de vos balades au printemps, faites donc une cure de plantain quelques jours avant leur arrivée (sauf si vous êtes allergique au plantain, ce qui peut malheureusement arriver).1

Ses feuilles ont, en effet, des vertus antihistaminiques et anti-inflammatoires2.

Préparez des infusions en période de pollinisation ou faites appel à des compléments alimentaires sous forme de teinture mère ou de gélules (le laboratoire Pilège propose des compléments spécifiques à base plantain en pharmacie, référez-vous à la posologie indiquée).

Pratique non ?

Ça gratte, ça pique, ça tiraille, ayez le réflexe plantain !

Le plantain a une action émolliente et adoucissante sur la peau et les muqueuses.

Il est souverain en usage externe pour soulager les éruptions dermatologiques telles que l’eczéma, le zona, ou encore l’herpès.

Si vous avez les yeux fatigués après une longue journée de travail devant un ordinateur je ne peux que vous conseiller les compresses d’infusion de plantain.

C’est un remède que j’utilise moi-même volontiers pour calmer les rougeurs et les picotements.

En cas de conjonctivite, le remède fonctionne aussi.

Placez les compresses sur vos yeux un bon quart d’heure et répétez l’opération autant de fois que nécessaire.

Si ce n’est pas assez efficace, n’hésitez pas à en mettre quelques gouttes dans vos yeux comme vous le feriez avec un collyre.

Finie la toux… Toutes les toux !

Une des grandes vertus thérapeutiques du plantain est son action contre la toux.

C’est un expectorant naturel grâce à l’action de la noscapine, une molécule contenue dans ses feuilles, et un adoucissant pour les muqueuses.

Il soulage donc aussi bien les toux sèches irritatives que les toux grasses.

On le retrouve d’ailleurs souvent dans la composition des sirops antitussifs.

Les feuilles de plantain soulagent aussi les inflammations de la bouche et de la gorge.

Ainsi, à l’aide d’une simple infusion, vous pouvez traiter la toux, les maux de gorge ou diverses petites infections de la bouche comme les aphtes ou les gingivites.

Pour traiter la toux et les maux de gorge, l’idéal est de préparer un sirop de plantain maison.

Pour cela, rien de plus simple.

Il vous faudra :

  • 1 verre d’eau
  • 3 c. à café de feuilles de plantain séchées (bio de préférence)
  • 1 c. à café de thym séché (bio également)
  • 4 c. à soupe de miel

Portez l’eau à ébullition dans une casserole, retirez du feu et ajoutez vos plantes.

Couvrez et laissez infuser 20 minutes.

Filtrez, ajoutez le miel et mélangez.

Il ne vous reste plus qu’à verser la préparation dans une bouteille ambrée.

Vous pouvez conserver ce sirop au réfrigérateur environ deux semaines et en consommer 1 à 2 c. à café, 2 à 3 fois par jour.

Pour réaliser une simple décoction, avec laquelle vous pourrez faire vos bains de bouche (pour les aphtes ou les gingivites notamment) ou vos applications locales, comptez 50 g de plantain séché dans 1 litre d’eau et laissez infuser 20 minutes.

Vous vous rendez compte de tous les services que cette simple plante, présente partout, peut vous rendre ?

Sachez qu’il en existe des dizaines d’autres, qui, grâce à des préparations très simples, pourraient drainer votre foie (le pissenlit), renforcer vos os et vos articulations (l’ortie), agir contre l’asthme et les bronchites (lierre terrestre), etc.

A bientôt,

Laurent

 

Sources :

[1] https://www.ndsplus.fr/actualites/le-plantain-formidable-plante-pour-lutter-contre-les-allergies-au-pollen

[2] Wegener T, et al. anti-inflammatory action in upper respiratory tract infections. Wien Med Wochenschr. 1999