Nez constamment bouché ? Et si c’étaient des polypes…

nez bouché

Quoi de plus pénible que d’avoir le nez bouché jour et nuit ?

On a beau se moucher rien ne sort, on respire par la bouche toute la journée, on a la sensation d’étouffer pendant la nuit, un véritable enfer !

On pense le plus souvent à une allergie ou une rhinite mais la polypose nasale peut, dans bien des cas, être responsable de cet inconfort.

De quoi parle-t-on au juste ?

La polypose nasale fait partie de la vaste liste des maladies inflammatoires chroniques.

Elle peut être d’origine allergique, mais peut aussi apparaître spontanément sans que l’on sache vraiment pourquoi.

Certains facteurs favorisants ont cependant été avancés comme l’asthme, une altération des vaisseaux sanguins responsables de l’irrigation de la muqueuse, des infections à répétition et mal soignées, une sensibilité à l’aspirine, la pollution, etc.

Des polypes (petites excroissances) se développent alors sur la muqueuse nasale et viennent congestionner les sinus.

Dans les cas les plus graves, ils peuvent finir par occuper tous les sinus et provoquer une obstruction nasale complète avec une perte totale de l’odorat.

On estime que la polypose naso-sinusienne touche environ 1,5% de la population. C’est peu, mais ce pourcentage ne cesse de progresser…

Le nez bouché n’est pas le seul symptôme d’une polypose.

Parfois, on constate également :

  • des sinusites chroniques,
  • des maux de tête,
  • un écoulement nasal fréquent,
  • des crises d’éternuements,
  • de l’asthme (dans 25% des cas).

Si vous souffrez de ces maux et que vous soupçonnez une polypose, consultez votre ORL.

Il pourra confirmer le diagnostic en introduisant une petite caméra dans votre nez.

L’examen, s’il peut être un peu inconfortable, n’est absolument pas douloureux.

Des solutions parfois pires que le mal

En cas de polypose avérée, votre ORL vous prescrira de la cortisone (par voie orale et en pulvérisation) et éventuellement des antihistaminiques, s’il estime que votre maladie est d’origine allergique.

Ces médicaments sont très efficaces dans la plupart des cas.

Le problème est qu’il vous faudra les prendre toute votre vie.

Or, on le sait, la prise régulière de cortisone, surtout par voie orale1, peut entraîner des effets indésirables parfois pires que le mal : prise de poids, fragilisation de la peau, fonte musculaire, ostéoporose…

Heureusement, avant d’en arriver là, vous pouvez essayer certains remèdes naturels qui fonctionnent très bien.

Deux traitements incontournables

Nettoyer quotidiennement ses fosses nasales est un geste d’hygiène essentiel au même titre que le brossage des dents.

Le nez est la porte d’entrée pour toutes les impuretés possibles et imaginables : polluants, poussières, bactéries, virus, champignons, pollen…

En lavant vos fosses nasales une à deux fois par jour vous éliminez une bonne partie de tous ces facteurs favorisant le développement des polypes.

La science est formelle !

14 études évaluant l’efficacité des lavements à base d’eau saline arrivent à la conclusion que nous avons là « une alternative bon marché, sûre et acceptable aux stéroïdes et antihistaminiques nasaux. »2

On trouve très facilement en pharmacie des sprays à base d’eau de mer, mais du sérum physiologique fait tout aussi bien l’affaire !

En complément, l’aromathérapie est intéressante avec des huiles essentielles comme celles d’eucalyptus radié, de ravintsara ou de niaouli qui vont permettre de décongestionner le nez et d’éliminer les germes.

Il vous suffit pour cela de déposer trois ou quatre gouttes d’une de ces huiles essentielles dans un bol d’eau chaude et d’inhaler les vapeurs.

Attention à vos yeux. Gardez-les bien fermés pour ne pas les irriter.

Le second remède incontournable contre les polypes nasaux est l’homéopathie.

Une étude très intéressante vient valider cette affirmation.3

Elle donne d’excellents résultats à condition de suivre le traitement sur la durée (de 16 à 24 mois selon le nombre et la taille des polypes).

Sanguinaria nitrica 5CH et Thuya occidentalis 7CH sont conseillés en première intention (3 granules deux fois par jour).

D’autres traitements ont montré des effets positifs en fonction de l’origine des polypes et des symptômes associés.

  • Apis mellifica 5CH agit sur l’œdème.
  • Sanguinaria canadensis 5CH si les polypes saignent facilement, avec des douleurs frontales.
  • Teucrium marum 5CH si les polypes sont anciens avec une obstruction nasale permanente.
  • Lemna minor 5CH si les polypes entraînent ou proviennent de rhinites à répétition.
  • Calcarea carbonica et Natrum muriaticum 5 CH en cas de polypose débutante.

Dernier point : réduisez votre état inflammatoire !

La polypose survient souvent du fait d’un état inflammatoire chronique.

Il s’agit donc de combattre autant que possible ce facteur.

Une cure de cassis et de hêtre, en gemmothérapie, aura des vertus intéressantes. Mais attention, ces macérats agissent comme la cortisone, il est donc recommandé de se renseigner auprès d’un médecin si vous suivez déjà un traitement de ce type.

La posologie pour la plupart des macérats est de 5 à 20 gouttes par jour, à diluer dans un verre d’eau.

Une cure dure généralement 3 semaines et peut être renouvelée pendant 3 mois.

Un arrêt d’une semaine est nécessaire entre chaque cure pour permettre à l’organisme de rééquilibrer son fonctionnement.

Bien sûr, vous pourrez également vous appuyer sur une alimentation optimale riche en antioxydants et sans gluten, ce qui favorise la régression des polypes et empêche les récidives.

Mon conseil : mettez-vous au régime méditerranéen dès que possible.

Avec ses fruits et légumes colorés et ses oméga-3 à foison, il est LE régime anti-inflammatoire par excellence !

Aussi, n’hésitez pas à abuser des épices anti-inflammatoires comme le curcuma.4

Vous pouvez ajouter du curcuma quotidiennement à votre alimentation ou vous supplémenter.

Les extraits de curcuma standardisés à 95 % de curcumine se prennent en général à la dose de 200 à 400 mg par jour (on considère que la dose journalière maximale à respecter est de 180 mg de curcumine par jour pour une personne de 60 kg).

Le curcuma est contre-indiqué si vous souffrez de calculs biliaires. Si vous avez une maladie du foie, consultez votre médecin avant de prendre du curcuma. À dose élevée, il est déconseillé en cas d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, car il risque d’augmenter l’irritation.

Notez aussi que les produits contenant du curcuma pourraient interagir avec les médicaments fluidifiants du sang, ainsi qu’avec les plantes anticoagulantes.

Enfin, retenez que l’élimination des allergènes alimentaires peut aider à prévenir les polypes nasaux.

Si vous êtes allergique aux produits laitiers, au blé, aux œufs, aux produits de la mer, à la levure, au soja ou encore au gluten, assurez-vous donc d’éliminer ces aliments.

Souffrez-vous de polypose nasale ?

A bientôt,

Laurent

Sources :

[1] La prise locale (pulvérisations dans le nez) présente moins de risques mais ils ne sont pas absents pour autant. On peut constater des saignements nasaux, une irritation de la gorge, une candidose de la bouche ou de la gorge, une vision floue, une augmentation de la pression oculaire (pouvant mener au glaucome) nécessitant un avis ophtalmologique, etc.

[2] Head K, et al. Saline irrigation for allergic rhinitis. Cochrane Database Syst Rev. 2018 Jun 22;6.

[3] Akther-Uz-Zahan M. et al. Symptomatic assessment of the effectiveness of homeopathic interventions on forty nasal polyp patients: A prospective observational study Department of Homoeopathic Psychology, Government Homoeopathic Medical College & Hospital 2021

[4] He Y, et al. Curcumin, inflammation, and chronic diseases: how are they linked? Molecules. 2015