Les animaux, ces soignants insoupçonnés

chien soignant

Quand j’étais enfant, ma grand-mère avait un beau chat noir qui s’appelait Rajah.

Il n’était pas particulièrement gentil avec le reste de la famille. Mais quand ma grand-mère avait mal à la gorge, elle nous racontait que son chat venait dormir sur sa poitrine, près de sa gorge.

Et, le lendemain, son mal de gorge avait disparu : son chat l’avait guérie !

J’ai plein d’histoires personnelles qui viennent corroborer ce récit. Mais plutôt que d’écrire mon autobiographie, je préfère vous dire ce que la science pense des animaux qui guérissent.

Caresser un animal nous rend heureux

Aux États-Unis, on parle de « zoothérapie ». En France, on dit plutôt « médiation animale ».

Il existe encore plein de noms, mais le point commun est le suivant : profiter de la proximité d’un animal pour faciliter le soin ou améliorer son bien-être.

Lorsque vous caressez un animal, votre corps libère des endorphines et d’autres hormones comme l’ocytocine, la prolactine ou la dopamine qui provoquent en nous le sentiment de bonheur.

Et chaque animal a des pouvoirs différents.

Les chiens contre Alzheimer

En 2019, une étude1 a été menée pour évaluer l’influence de la médiation animale sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Les participants ont été divisés en deux groupes : l’un participait à des séances de médiation canine tandis que l’autre groupe participait à des ateliers de cuisine à titre de comparaison.

La fréquence était de 5 séances organisées tous les 15 jours.

Au bout de quelques mois, les résultats ont démontré que la médiation animale a un impact positif sur :

  • Les compétences de communication ;
  • La socialisation ;
  • Les angoisses ;
  • Les habitudes alimentaires2 ;
  • L’activité physique3 ;
  • La mémoire à court terme4 ;
  • La gestion de la colère5.

Les chercheurs en ont conclu que la thérapie assistée par animal est un traitement complémentaire efficace pour les patients présentant différents degrés de démence. Et en particulier pour traiter les symptômes comportementaux et psychologiques.

Un chien au bureau augmente votre productivité

Selon une étude de 2016, 45% des Français expriment l’envie d’une médiation animale en entreprise6.

Dans certains pays, les salariés ont la possibilité d’amener leurs animaux de compagnie au travail en plus de bénéficier d’une zoothérapie.

La présence de chiens sur le lieu de travail réduit considérablement le niveau de stress des employés7.

La présence de ces animaux sert de point de connexion, offrant de brefs moments de détente et de jeu qui contribuent à améliorer la concentration et la productivité.

Les chiens, par leur joie de vivre et leur amour inconditionnel, sont donc des candidats idéaux pour effectuer une zoothérapie.

Mais qu’en est-il des autres animaux ?

Les chevaux aident les autistes à communiquer

Souvenez-vous du film L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux de 1998.

Robert Redford y jouait un « chuchoteur » qui guérissait une adolescente gravement blessée grâce au cheval de cette dernière.

Eh bien cela n’est pas que de la fiction. Car l’équithérapie – la thérapie par les chevaux – existe bel et bien.

La Société Française d’Équithérapie définit l’équithérapie comme « une forme de soins psychologiques utilisant les chevaux pour répondre aux dimensions psychologiques et physiques d’un individu ».

Des résultats remarquables ont été observés chez des enfants autistes.

Être au contact des chevaux, pouvoir les toucher, les monter, voire les nourrir (sous la surveillance de professionnels, bien sûr) a donné des résultats édifiants.

Des améliorations ont été observées dans divers domaines tels que les capacités de communication, les compétences d’imitation et même les capacités de prise de perspective ainsi que les compétences de régulation émotionnelle et de contrôle moteur8.

Le pouvoir des aquariums en hôpital

Ce n’est pas forcément l’animal de compagnie auquel on pense immédiatement, mais les poissons ont aussi un pouvoir thérapeutique confirmé.

Et spécifiquement, les poissons qui évoluent dans les aquariums.

La vie paisible de ces êtres qui nagent dans une eau cristalline rythme nos journées et nous donne un sentiment de calme et d’organisation.

L’avantage des aquariums est qu’ils peuvent facilement être implantés dans des lieux publics – comme les hôpitaux.

Par exemple, en 2012, le professeur Raphaël Vialle, chef du service de chirurgie orthopédique et reconstructive pédiatrique à l’hôpital Armand Trousseau de Paris, introduit dans son service un grand aquarium d’eau de mer tropicale.

Il a remarqué que les enfants qui regardaient l’aquarium étaient capables de supporter plus facilement des procédures inconfortables. Cette sensation de soulagement pouvait durer jusqu’à 10 minutes !

En pédopsychiatrie de l’hôpital Robert Debré à Paris, l’aquarium sert de thérapie aux patients souffrant de troubles du comportement alimentaire.

Nourrir les poissons et voir que cette nourriture leur fait du bien permet aux patients de comprendre l’importance d’une bonne alimentation9.

Il y a bien sûr plein d’autres animaux auxquels on pourrait penser : chats, lapins, hamsters, oiseaux… La liste est longue, comme celle de leurs bienfaits.

C’est une manière de nous rappeler que ces compagnons sont vraiment des êtres chers qui ne sont pas là pour nous “divertir” mais qui méritent que nous les aimions. Car ils nous rendent notre amour et notre santé !

Et vous, avez-vous des histoires de guérison grâce à votre animal à nous raconter ?

Laurent

Sources :
[1] Klimova, B., Toman, J. & Kuca, K. Effectiveness of the dog therapy for patients with dementia – a systematic review. BMC Psychiatry 19, 276 (2019)
[2] https://www.everydayhealth.com/alzheimers/how-animal-therapy-helps-dementia-patients.aspx
[3] https://www.onecallmedicalalert.com/blog/2013/06/alzheimers-article/
[4] Pope WS, Hunt C, Ellison K. Animal assisted therapy for elderly residents of a skilled nursing facility. Journal of Nursing Education and Practice. 2016;6(9):56–62
[5] https://www.onecallmedicalalert.com/blog/2013/06/alzheimers-article/
[6] https://www.fondationdefrance.org/images/pdf/faps-cp-les-francais-et-la-mediation-animale-07-2016.pdf
[7] Barker, Randolph & Knisely, Janet & Barker, Sandra & Cobb, Rachel & Schubert, Christine. (2012). Preliminary investigation of employee’s dog presence on stress and organizational perceptions. International Journal of Workplace Health Management. 5. 15-30.
[8] Claire Caillerec-Chassé et Marianne Vidament, La médiation équine : qu’en pensent les scientifiques ?, Institut français du cheval et de l’équitation, septembre 2018
[9] https://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/01/22/21883-incroyables-bienfaits-aquariums-dans-hopitaux