Le plastique dans la cuisine, c’est tout sauf fantastique

plastique

Pratique et économique, le plastique a envahi notre quotidien, y compris nos cuisines. Il faut dire qu’on a longtemps ignoré son côté obscur.

Mais aujourd’hui, on commence à percevoir la triste réalité.

Ces boîtes de conservation, ce film alimentaire et tous ces produits de la pétrochimie ne sont rien que des nuisibles infestant nos placards et nos poubelles !

Saviez-vous qu’en France, seulement 20 % de déchets plastiques sont recyclés ? Le reste, soit 3,3 millions de tonnes, est brûlé ou enfoui chaque année.

C’est encore pire à l’échelle mondiale où les chiffres atteignent péniblement les 5 %.

Une horreur écologique absolue à laquelle il faut ajouter une catastrophe sanitaire ! Avec le temps, ces additifs toxiques finissent en effet dans notre organisme.

Vous voulez manger sainement tout en respectant notre planète ?

Cuisinez le plus possible des aliments bruts, limitez vos déchets et… éliminez cette matière des plus dangereuses.

Nous allons voir ensemble qu’il n’y a rien de compliqué ; mais avant cela, voici de quoi vous motiver un peu plus…

Le plastique nous tue

Pour être notamment plus flexibles tout en étant plus résistants au choc, les plastiques contiennent bon nombre d’additifs chimiques, dont certains toxiques.

Au rang des ingrédients dangereux, il y a les phtalates, des plastifiants qui peuvent atteindre jusqu’à 50 % du poids de certains produits !

Or, avec la chaleur et les contacts avec les corps gras, ils migrent dans notre alimentation.

Ces perturbateurs endocriniens et métaboliques sont nocifs1,2,3. Ils sont incriminés dans les déséquilibres hormonaux, une baisse de fertilité, des mécanismes inflammatoires (obésité, résistance à l’insuline…) et l’augmentation des risques de cancers (sein, foie, testicules)4,5,6.

Ajoutons à cette longue liste de maux, la mortalité cardiovasculaire. C’est ce que tend à montrer une étude réalisée en 2021… et autant vous dire que les chiffres sont alarmants.

Ces chercheurs de l’université de New York ont examiné les urines de 5303 personnes durant plus de 20 ans. Il s’agissait de voir les effets d’une exposition aux phtalates7.

Conclusion : chaque année 100 000 décès prématurés aux États-Unis pourraient être imputés aux contenants en plastique !

Il y a de quoi être en colère, non ?

Même l’eau vous empoisonne

Dans une étude toute récente publiée le 8 janvier, on a découvert que l’eau des bouteilles en plastique contient jusqu’à 100 fois plus de minuscules particules de plastique que ce que nous croyions jusqu’ici8.

Après avoir testé trois marques populaires grâce à une technique novatrice, les chercheurs ont ainsi comptabilisé en moyenne 240 000 fragments de plastique par litre d’eau.

Des fragments dont les particules sont la plupart du temps si petites qu’elles peuvent entrer dans le système sanguin et donc atteindre notre cœur ou encore notre cerveau…

Comment se débarrasser du plastique

Fort heureusement, il est possible de réduire notre utilisation du plastique grâce à ces quelques matériaux amis.

Commençons par le bon vieux verre. Il est stable, économique et de longue durée. Et last but not least, il ne génère pas de migration même dans un milieu acide.

Avec lui, il n’est même pas nécessaire de dépenser de l’argent pour acheter du neuf. Au lieu de jeter vos bocaux de confiture et de cornichons, réutilisez-les ! Ils seront parfaits pour entreposer vos légumineuses et vos oléagineux.

Je les prends également pour transporter les fruits secs et les desserts pour mes collations.

Au film plastique jetable, vous pouvez préférer des carrés réutilisables en cire d’abeille.

Ils se placent directement sur vos bocaux et bols pour les protéger de l’air. Avant de pouvoir les positionner, il faut les humidifier.

Je vais être franc avec vous… je n’ai pas accroché en dépit de mes quelques tentatives. À l’inverse, j’ai adopté les charlottes en coton bio. On en trouve de toutes les tailles et elles sont écologiques, saines et économiques.

À la maison, nous sommes allés jusqu’à éliminer les spatules et les louches en plastique. En contact avec des aliments chauds (au-delà de 70 C°), des molécules toxiques pourraient être libérées dans notre alimentation9.

Par principe de précaution, nous sommes revenus au bois et à l’inox alimentaire.

Et pour l’eau, nous buvons celle du robinet que je filtre avec un Berkey.

Comme disait Georges Brassens : « La seule révolution possible, c’est d’essayer de s’améliorer soi-même en espérant que les autres fassent la même démarche. Le monde ira mieux alors. »

Je vous propose de relever ce défi avec moi : ensemble, améliorons-nous !

Et vous, avez-vous banni les plastiques de votre cuisine ? Quelles sont vos meilleures solutions ?

Laurent

Sources :

[1] Katsikantami L et al. A global assessment of phthalates burden and related links to health effects. Environment international. 2016

[2] Sailas B et al. Phthalates impact human health: Epidemiological evidences and plausible mechanism of action. Journal of hazardous materials2017

[3] Gore, A C et al. EDC-2: The Endocrine Society’s Second Scientific Statement on Endocrine-Disrupting Chemicals. Endocrine reviews. 2015

[4] Liu, Ge et al. The Association of Bisphenol A and Phthalates with Risk of Breast Cancer: A Meta-Analysis. International journal of environmental research and public health. 2021

[5] Basso CG et al. Exposure to phthalates and female reproductive health: A literature review. Reproductive toxicology (Elmsford, N.Y.) 2022

[6] Stojanoska MM et al. The influence of phthalates and bisphenol A on the obesity development and glucose metabolism disorders. Endocrine2017

[7] Trasande, Leonardo et al. Phthalates and attributable mortality: A population-based longitudinal cohort study and cost analysis. Environmental pollution. 2022

[8] Naixin Qian, Xin Gao, Xiaoqi Lang, Xiaoqi Lang, Huiping Deng, Teodora Maria Bratu, Qixuan Chen, Phoebe Stapleton, Beizhan Yan et Wei Min. Rapid single-particle chemical imaging of nanoplastics by SRS microscopy. PNAS. January 8, 2024.

[9] Polyamide Kitchen Utensils: Keep contact with hot food as brief as possible. BfR Opinion. 2019