Fibromyalgie et hypothyroïdie, un lien de cause à effet ?

thyroïde

La fibromyalgie est une maladie chronique très complexe, qui associe des douleurs physiques et psychiques.

Elle se caractérise notamment par des douleurs musculaires, articulaires et tendineuses associées à une fatigue intense, des troubles du sommeil et d’autres symptômes … propres à chaque individu qui en souffre.

C’est là tout le problème de cette maladie : elle est à la fois difficilement définissable et peu compréhensible pour ceux qui n’en souffrent pas.

Imaginez un peu devoir expliquer à quelqu’un qu’un simple contact, ou encore qu’une douleur jugée “supportable” par le commun des mortels, soit tout simplement insupportable dans votre cas ?

Pire encore, que vos émotions, le stress ou encore le froid, fassent empirer vos douleurs ?

C’est pourtant le cas de la fibromyalgie, un véritable handicap, dont les douleurs extrêmes limitent le quotidien.

En France, on estime qu’environ 2 % de la population souffrirait d’un syndrome fibromyalgique.

Et dans 80 % des cas, ce sont des femmes âgées de 30 et 55 ans qui sont touchées1.

Les malades imaginaires

Pendant longtemps, la fibromyalgie a été perçue comme une maladie imaginaire qui se passe « seulement dans la tête », plongeant les personnes atteintes dans le désarroi le plus total.

Avec le temps, le regard porté sur cette pathologie a changé.

Pour expliquer ce qui déclenche une fibromyalgie, la médecine évoque en général des facteurs psychologiques, comme l’anxiété ou la dépression, mais aussi un dérèglement du système nerveux responsable de la détection et du contrôle de la douleur.

Toutes ces hypothèses, hélas, sans aucune certitude.

Mais surtout, il n’existe actuellement aucun moyen de vraiment guérir la fibromyalgie. Pire encore, dans bien des cas, les médicaments n’améliorent pas les symptômes.

Face à ces solutions encore peu satisfaisantes, les recherches se poursuivent pour mieux comprendre cette mystérieuse maladie.

Thyroïde et fibromyalgie : la piste la plus sérieuse

Les symptômes de l’hypothyroïdie et de la fibromyalgie présentent d’étranges similitudes.

Dans les deux cas, on constate de la fatigue, des troubles du sommeil, un état anxieux, des troubles de la concentration, un manque d’énergie, des douleurs diffuses, ou encore des troubles gastro-intestinaux.

Dans les années 90, certains chercheurs ont donc commencé à faire le lien2.

C’est le cas notamment du docteur américain John C. Lowe. Dans l’étude que vous trouverez dans les sources de cette lettre, il relate que sur 38 patients souffrant de fibromyalgie, 63 % avaient une déficience thyroïdienne.

Après des années de recherches, le Dr Lowe en est venu à la conclusion que la fibromyalgie est, pour nombre de patients, le symptôme d’un problème thyroïdien sous-jacent.

Les cas d’hypothyroïdie seraient sous-estimés en France

Pour savoir si vous souffrez d’hypothyroïdie, votre médecin fera tester votre taux de TSH (thyroid stimulating hormone, ou hormone thyréostimulante en français).

C’est l’hypophyse (une petite glande située sous le cerveau) qui sécrète la TSH en réponse à des taux circulants d’hormones thyroïdiennes (T3 et T4) trop bas.

Ainsi, un niveau élevé de TSH permet de diagnostiquer une insuffisance thyroïdienne.

En France, le niveau de TSH normal se situe entre 0.5 et 5.0 mUI/l de sang. Un taux inférieur à 0.5 signifie que vous êtes en hyperthyroïdie, et un taux supérieur à 5.0 indique une hypothyroïdie.

Mais pour de nombreux spécialistes de la thyroïdes, le taux de TSH considéré comme normal est beaucoup trop élevé.

Autrement dit, beaucoup de cas d’hypothyroïdie passeraient sous le radar des médecins.

C’est notamment ce que suggère le Dr. Norbert Kurland3, un des pionniers dans le diagnostic et le traitement de la fibromyalgie). Selon lui, un taux de 3.0 serait déjà un signe d’hypothyroïdie.

D’ailleurs, aux États-Unis, depuis 2002, l’AACE (Association américaine des endocrinologues cliniques) considère que les normes de référence de la TSH se situent entre 0.3 et 3.0 mUI/l.

Résultat : 27 millions d’Américains sont aujourd’hui considérés comme souffrant d’hypothyroïdie, au lieu de 13 millions suivant les normes précédentes.

Cela laisse supposer que beaucoup de personnes en France pourraient ignorer leur état d’hypothyroïdie.

Ce facteur ignoré qui met en échec les traitements

Les glandes surrénales sont de petites glandes situées au-dessus des reins qui sécrètent des hormones – comme le cortisol, l’adrénaline et la noradrénaline – servant à réguler la réponse au stress.

Or, des glandes surrénales fatiguées peuvent conduire à de l’hypothyroïdie.

En effet, lorsque les glandes surrénales sont épuisées, en cas de stress chronique par exemple, elles obligent le corps à revoir à la baisse sa production d’énergie, mettant l’organisme dans un état de « repos » forcé.

C’est à ce moment-là que la thyroïde entre en jeu car c’est elle qui régule en partie notre métabolisme ; elle réduit alors la production des hormones T4 et T3 ce qui peut mener à un état d’hypothyroïdie.

Ce facteur est bien souvent ignoré et peut mener à des échecs malgré les traitements mis en place pour réguler la thyroïde.

Soigner votre thyroïde et vos surrénales peut donc constituer une bonne stratégie pour soulager une fibromyalgie lorsque les traitements sont inefficaces.

Mes 10 conseils pour prendre soin de vos glandes surrénales et de votre thyroïde

Voici quelques conseils pour vous permettre d’entretenir la santé de ces deux glandes si importantes.

Pour les surrénales

1. Le cassis est une plante qui présente une action « cortisol-like », c’est-à-dire qu’elle mime l’action de la cortisol, tout en en stimulant la production.

Comptez de 5 à 15 gouttes de macérat de bourgeons de cassis par jour dans un verre d’eau.

 2. Le repos et le sommeil permettent de régénérer toutes les fonctions de l’organisme.

Il est donc primordial de retrouver des nuits paisibles pour que les glandes surrénales récupèrent tout leur tonus.

Pour cela, faites appel aux infusions de plantes, comme la passiflore, le tilleul, ou la valériane, selon votre préférence, à hauteur d’une à deux tasses le soir.

En complément, la pratique du yoga, du qi gong, de la méditation ou de la cohérence cardiaque aideront à retrouver de la sérénité.

Par précaution, la passiflore et le tilleul sont déconseillés chez les enfants ainsi que durant la grossesse et l’allaitement.

Le tilleul est également déconseillé à haute dose aux personnes souffrant de problèmes cardiaques.

3. Il existe de nombreuses plantes, qui agissent sur la production de cortisol.

La rhodiole (entre 100 et 300 mg par jour), et l’ashwagandha (400 à 600 mg par jour) sont intéressantes car adaptogènes, c’est-à-dire qu’elles permettent à l’organisme de s’adapter au stress.

La rhodiole est déconseillée pour les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, les personnes présentant des troubles bipolaires, les diabétiques et les personnes souffrant d’une maladie hépatique.

L’ashwagandha est une plante qui ne doit pas être utilisée par les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, et les personnes souffrant d’hyperthyroïdie.

Les personnes allergiques aux solanacées devront également éviter d’en faire usage.

4. L’huile essentielle d’épinette noire est idéale pour relancer l’activité des surrénales.

Mélangez 5 gouttes d’huile essentielle d’épinette noire dans deux cuillères à café d’huile végétale et massez-vous le bas du dos au niveau des lombaires (c’est à cet endroit que se trouvent les glandes surrénales).

Attention, l’épinette noire est une plante tonique, je vous conseille donc de l’utiliser en début de journée pour limiter tout risque d’insomnie.

L’huile essentielle d’épinette noire ne doit pas être utilisée chez les enfants de moins de 7 ans.

Elle est également contre-indiquée aux femmes enceintes et allaitantes et ne doit pas être utilisée chez les personnes souffrant d’épilepsie et chez les personnes souffrant d’asthme.

Pour la thyroïde

Pour une thyroïde en bonne santé, vous pouvez agir de différentes manières.

Tout d’abord, il vous faudra adopter toute l’année une alimentation variée, riche en oméga-3 et en polyphénols.

Pour cela, consommez beaucoup de légumes colorés, de fruits, de des huiles d’olive, de colza ou de lin, des poissons gras (type maquereau ou sardines), des épices, des herbes aromatiques, du thé vert…

Veillez également à avoir de bons apports en iode, qui est le principal composant des hormones thyroïdiennes, en consommant des fruits de mer, des algues, des œufs durs ou encore des pruneaux.

Vous pouvez également faire une cure de zinc et de sélénium, à hauteur de 30 mg par jour pour le zinc (le matin à jeun) et de 50 µg par jour pour le sélénium, sur trois mois.

Enfin, soutenez votre foie !

Un foie en mauvais état a été identifié comme étant l’une des raisons d’un dérèglement du fonctionnement de la thyroïde4.

En complément d’une alimentation saine, les gélules à base de poudre de feuille de desmodium sont efficaces pour protéger et détoxifier le foie.

Référez-vous à la posologie du fabricant, mais en général il s’agit de 3 gélules par jour.

Demandez conseil à votre médecin si vous suivez des traitements ou si vous avez une pathologie liée au foie. 

L’utilisation du desmodium est déconseillée chez la femme enceinte et allaitante ainsi que chez les enfants. 

Si vous souffrez d’hypothyroïdie je vous renvoie à l’une de mes anciennes lettres pour avoir quelques conseils supplémentaires.

Et vous, saviez-vous que l’hypothyroïdie et l’épuisement des glandes surrénales pouvaient jouer un rôle dans la fibromyalgie ?

A bientôt,

Laurent

[1] https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/fibromyalgie.html
[2] J. C. Lowe et al. Thyroid Status of 38 Fibromyalgia Patients, Implications for the Etiology of Fibromyalgia ; Clinical Bulletin of Myofascial Therapy 1996.
[3] https://www.fibrokur.com/fr/hypothyroidie-tsh-limites-normales/
[4] Huang MJ, et al. Clinical associations between thyroid and liver diseases. J Gastroenterol Hepatol. 1995.