J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : le secret du bonheur se cacherait chez les gens qui vivent juste à côté de chez vous !
Certes, vos voisins peuvent nourrir votre chat quand vous partez en vacances, sauver votre gâteau au chocolat parce qu’ils ont le sucre qui vous manque…
Mais au-delà de ces services échangés, ils vous rendent surtout plus heureux et en meilleure santé !
Cette découverte a été observée par des chercheurs de l’université d’Honolulu. Désireux de comprendre les bienfaits de la cohésion sociale entre voisins, ils ont examiné les relations entretenues par des autochtones au sein de différents quartiers1.
Les critères pris en compte dans les formulaires étaient l’entraide, la confiance et les relations fiables perçues par les participants.
L’étude a révélé qu’une cohésion sociale perçue comme plus élevée était associée à un risque plus faible de souffrir de détresse psychologique grave ou de problèmes de mémoire.
Si vous aussi, vous souhaitez jouir de tels résultats, il est inutile de vous expatrier sous le soleil d’Hawaï.
Retenez juste que vous pouvez vous reconnecter à votre humanité en bavardant avec vos voisins2… ou en échangeant avec des inconnus3 dans le bus ou une file d’attente.
Cette connexion n’a rien d’anecdotique dans notre époque de surexposition où l’on échange volontiers des SMS ou des emails et où l’on compte le nombre de nos amis sur Facebook, quitte à vivre isolés les uns à côté des autres.
De quoi négliger notre besoin fondamental de vivre les uns AVEC les autres.
Attention, je ne juge pas. Chacun fait ce qu’il peut.
Je me mets dans le même panier
Mais parfois, la vie nous rappelle l’essentiel. C’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé il n’y a pas si longtemps.
Pour faire court, j’ai emménagé dans mon quartier il y a quatre ans.
J’aime saluer mes voisins sauf un. Je n’ai jamais réussi à lui décrocher un “bonjour”. Au bout de quelques essais infructueux, j’ai arrêté et je me suis calqué sur son attitude.
En novembre, son épouse est décédée. Je ne me voyais pas continuer à feindre l’indifférence.
Je suis allé lui présenter mes condoléances. Je vous passe les détails de notre conversation. Sachez juste que depuis, nous faisons régulièrement des apéros jardinage.
Cette solitude qui fait du mal
« Ma solitude est en train de me tuer » chantait Britney Spears dans son hit Baby one more time. Elle ne croyait pas si bien dire.
De nombreuses études pointent du doigt cette solitude et ses effets délétères sur la santé. Il ne fait plus aucun doute qu’elle augmente les risques de maladie (physique, mentale) et de mortalité4,5,6.
En d’autres mots, les personnes isolées seraient plus malades, plus déprimées et vivraient moins longtemps7 que celles qui entretiennent des relations sociales.
Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de diaboliser la solitude au profit d’une boulimie de connaissances peu viables.
Je parle de ce sentiment douloureux, parfois dû à l’isolement, qui peut engendrer du stress, altérer les fonctions cérébrales et les capacités cognitives.
À l’inverse, une solitude choisie et positive est nécessaire. Elle nous permet de lâcher prise avec l’extérieur, de nous reconnecter avec notre pensée, notre créativité et nos émotions8.
L’homme est un animal social
« Il y a quelque chose dans le flot magnétique de la sympathie et de l’amitié, qui fait, à sa façon, plus de bien que toute la médecine du monde », a écrit avec justesse le poète Walt Whitman.
Quel que soit votre besoin de solitude, la relation à l’autre est le secret de votre santé… et de votre bonheur !
N’y voyez pas un nouveau mantra à la sauce psychologie positive. Mais plutôt le résultat très sérieux de la plus longue étude jamais réalisée sur le bonheur9.
Lancée en 1938, elle a suivi 724 adolescents de Boston, ainsi que leurs partenaires et descendants sur deux générations !
D’une rareté inouïe, ces données scientifiques permettent d’apprendre le parcours de milliers de vies.
On y voit que les participants qui se disent en bonne santé et heureux ont en commun des valeurs essentielles comme la solidarité, l’entraide et la confiance.
Il n’est jamais trop tard pour inviter les gens à vous accompagner sur ce chemin du bonheur…
Alors, cette année, n’attendez pas la fête des voisins pour faire leur connaissance.
Et vous, quelles sont vos relations avec vos voisins ?
A bientôt,
Laurent
Sources :
[1] Lee YJ, Braun KL, Wu YY, et al. Neighborhood Social Cohesion and the Health of Native Hawaiian and Other Pacific Islander Older Adults. Journal of Gerontological Social Work. 2021 [2] Seifert A, Day-to-Day Contact and Help Among Neighbors Measured in the Natural Environment. Innovation in Aging. 2020 [3] Sandstrom GM, Boothby EJ, Cooney G, Talking to strangers: A week-long intervention reduces psychological barriers to social connection. Journal of Experimental Social Psychology. 2022 [4] Wang F, Gao, Y, Han, Z. et al. A systematic review and meta-analysis of 90 cohort studies of social isolation, loneliness and mortality. Nat Hum Behav. 2023 [5] Cené CW, Beckie TM et al. Social isolation and loneliness increase the risk of death from heart attack, stroke. JAHA. 2022 [6] Lee SL, Pearce E et al. The association between loneliness and depressive symptoms among adults aged 50 years and older: a 12-year population-based cohort study. The Lancet Psychiatry, 2020 [7] Zhao Y, Guyatt G et al. Living alone and all cause mortality in community dwelling adults: a systemic review and meta-analysis. The lancet. 2022 [8] Thuy-vy N. The importance of solitude-why time on can sometimes be good for you. The conversation, 2023 [9] Waldinger R et Schulz M. The good life, Editions Leduc. 2023