Avez-vous déjà connu cette sensation désagréable de paupière qui gratte, rougit et se met à gonfler de manière douloureuse ?
Si oui, alors vous savez à quel point l’orgelet peut être pénible et handicapant. Je l’ai moi-même vécu il y a quelques années, et je n’en garde pas un très bon souvenir…
Heureusement, il existe des moyens simples et naturels de s’en prémunir, mais également de l’apaiser.
Néanmoins, je ne vous cache pas qu’il existe de nombreuses affections oculaires, et il faut déjà savoir à quel ennemi l’on a affaire pour pouvoir le combattre !
Je vais donc tout d’abord vous détailler les symptômes caractéristiques de l’orgelet, afin que vous soyez en mesure de le reconnaître.
Cela dit, n’oubliez pas qu’une maladie peut se manifester par des troubles variables d’une personne à une autre, et que ces indications ne remplaceront jamais le diagnostic médical.
Orgelet ou chalazion ?
Un orgelet se développe à la suite d’une infection causée par une bactérie, généralement un Staphylocoque doré (Staphylococcus aureus).
Cette infection provoque une inflammation des glandes pilosébacées situées au niveau de l’insertion des cils. On remarque alors un gonflement du bord de la paupière, qui arbore une bosse rouge, dure et douloureuse.
D’autres symptômes tels qu’une sensibilité à la lumière, des démangeaisons et une sensation de corps étranger dans l’œil sont également ressentis.
La suite de cette inflammation est l’apparition d’une poche blanchâtre remplie de pus au niveau de l’œdème. En quelques jours, cette poche se vide généralement d’elle-même et l’évacuation du liquide se solde par le soulagement et la résolution de cette pathologie.
Il ne faut pas confondre l’orgelet avec le chalazion, qui n’a pas d’origine infectieuse et est généralement causé par l’obstruction d’une glande sébacée (la glande Meibomius) à l’intérieur de la paupière.
Les symptômes du chalazion comprennent également un œdème avec induration, mais celui-ci est indolore. Il peut cependant provoquer une vision floue s’il grossit suffisamment pour déformer la cornée.
Contrairement à l’orgelet, le chalazion peut mettre plusieurs semaines à se résorber et nécessite souvent une intervention chirurgicale mineure.
Des causes pas toujours évidentes
Différents facteurs peuvent être en cause dans l’apparition d’un orgelet. Néanmoins, elles ne sont pas toujours évidentes à caractériser.
Considérant qu’il s’agit avant tout d’une infection, cela signifie qu’il y a eu à un moment ou à un autre une défaillance temporaire du système immunitaire.
Voilà pourquoi les sujets diabétiques ou soumis à d’autres pathologies chroniques ou auto-immunes, sont considérés comme plus à risque de développer cette infection oculaire, leur système immunitaire étant déjà sursollicité au quotidien.
En dehors de ces circonstances, une simple période de fatigue, associée à une baisse des défenses immunitaires peut suffire à vous rendre vulnérable.
D’autant plus si vous portez des lentilles de contact, véritables nids à bactéries lorsqu’elles sont mal nettoyées.
Le maquillage, la sécheresse oculaire et les polluants sont également une source possible de contamination.
Prévenir plutôt que guérir
Si vous êtes fréquemment sujet aux orgelets (et aux infections oculaires en général), il sera probablement nécessaire de renforcer votre immunité. C’est un sujet que j’ai maintes fois abordé mais, en cas de problèmes chroniques, il n’est pas inutile de vous faire accompagner par un professionnel de santé, car il est assez complexe d’agir de manière durable sur cette cause profonde.
En revanche, il est assez simple de commencer à prendre les bonnes habitudes d’hygiène, afin d’éviter les contaminations, à savoir :
- Nettoyez toujours scrupuleusement vos lentilles de contact.
- Évitez de vous frotter régulièrement les yeux.
- Limitez le maquillage et évitez de conserver vos cosmétiques au-delà de la date de péremption.
- N’hésitez pas à nettoyer et humidifier régulièrement vos yeux avec du sérum physiologique ou une infusion de plantes adaptée (je vous en parle dans quelques instants).
- Limitez l’exposition aux différentes sources de polluants atmosphériques (poussière, fumée du tabac, etc.).
Rappelons également qu’une alimentation saine est le mot d’ordre pour conserver une immunité et une santé oculaire optimale.
Vos yeux seront renforcés par la consommation régulière d’anthocyanes, contenus dans les baies rouges telles que les myrtilles, le cassis et les framboises.
Les caroténoïdes de la carotte, ainsi que la lutéine que renferment les kiwis, les épinards ou encore le jaune d’œuf ont également des effets antioxydants et anti-inflammatoires non négligeables.
À terme, ces phytonutriments sont réputés pour améliorer la vision et même pour protéger durablement les tissus oculaires du vieillissement et des maladies dégénératives telles que la DMLA1.
Les plantes… et mon petit truc en plus
De nombreuses plantes pourront être employées, aussi bien en prévention que comme traitement pour soulager les symptômes et accélérer la guérison.
Je pense bien sûr au bleuet, réputé en médecine populaire pour son efficacité à soulager et protéger les yeux. Grâce à ses propriétés astringentes, apaisantes et anti-inflammatoires2, il sera le candidat idéal à utiliser en première intention.
On emploiera l’infusion de ses fleurs en application locale, à raison de 3 fois/jours à l’aide d’une compresse stérile.
D’autres plantes aux propriétés analogues telles que l’euphraise, le plantain ou la matricaire pourront être ajoutées à l’infusion de base pour une efficacité optimale.
Et si vous n’êtes pas un as de la tisane, sachez que vous pouvez employer de la même manière le bleuet ou la lavande, sous forme d’hydrolat.
Enfin, l’usage de l’argent colloïdal, réputé pour son activité antibactérienne puissante, notamment contre les germes staphylococciques, apparaît également pertinent pour lutter contre l’infection.
La dernière fois que j’ai eu un orgelet, je l’ai employé volontiers à raison de 2 à 3 gouttes, en ajout sur la compresse imbibée d’infusion.
Laurent
- « Health Benefits of Polyphenols and Carotenoids in Age-Related Eye Diseases », Oxidative Medicine and Cellular Longevity, vol. 2019, Article ID 9783429, 22 pages, 2019. https://doi.org/10.1155/2019/9783429
- Nancy Garbacki, Vincent Gloaguen, Jacques Damas, Patricia Bodart, Monique Tits, Luc Angenot. Anti-inflammatory and immunological effects of Centaurea cyanus flower-heads. Journal of Ethnopharmacology, Volume 68, Issues 1-3, 15 December 1999, Pages 235-241 PMID 10624883
- LKHAGVAJAVa , I. YAŞAb , E. ÇELİKc , M. KOIZHAIGANOVAa* , Ö. SARIa , ANTIMICROBIAL ACTIVITY OF COLLOIDAL SILVER NANOPARTICLES PREPARED BY SOL-GEL METHOD, Digest Journal of Nanomaterials and Biostructures Vol. 6, No 1, January-March 2011, p. 149 – 154