4 fonctions méconnues du cholestérol

cholestérol

Je vais vous parler aujourd’hui d’un allié indispensable à notre santé : le cholestérol.

Oui, vous m’avez bien entendu.

La médecine moderne l’a diabolisé, en a fait un ennemi. « Un danger pour nos veines, notre cœur, notre cerveau ».

Mais j’espère pouvoir vous faire changer d’avis sur cette substance mal-aimée. Car sans elle, notre corps ne fonctionnerait tout simplement pas !

Je vais donc vous présenter 4 fonctions méconnues, mais essentielles du cholestérol.

Une composante vitale de nos cellules

Le cholestérol est une molécule cireuse et semblable à de la graisse. Il fait d’ailleurs partie de la famille des lipides (matière grasse).

On le trouve dans chaque cellule de notre corps.

Il contribue à la stabilité et à la fluidité des membranes cellulaires, assurant ainsi que nos cellules fonctionnent correctement.

Il s’agit donc d’une substance qui est naturellement présente en nous, et qui est indispensable à nos cellules. Et cela, à plus d’un titre ! À commencer par la synthèse de la vitamine D.

1) Sans cholestérol, pas de vitamine D

Tout le monde sait à quel point la vitamine D est bonne pour la santé. Elle est essentielle pour l’absorption du calcium et donc pour prévenir les maladies osseuses, telles que l’ostéoporose et le rachitisme.

De plus, la vitamine D aide notre système immunitaire à lutter contre les infections.

Et beaucoup de gens pensent qu’il suffit de s’exposer au soleil pour faire le plein de vitamine D. Ce n’est pas complètement faux, mais c’est oublier qu’en coulisse, c’est tout de même bien plus complexe…

Vous m’excuserez, mais je vais devoir aborder rapidement quelques détails techniques.

En réalité, lorsque notre peau est exposée à la lumière ultraviolette B du soleil, le 7-déhydrocholestérol présent dans nos cellules cutanées est converti en vitamine D31 (aussi appelée cholécalciférol). C’est la forme inactive de la vitamine D.

Cette vitamine est ensuite transportée vers le foie et les reins, où elle est transformée en sa forme active (le calcitriol).

Si je résume, la vitamine D provient principalement d’une suite de réactions moléculaires à partir des dérivés du cholestérol dans notre organisme via l’exposition aux UV.

En d’autres termes, un niveau adéquat de cholestérol est donc essentiel pour assurer une synthèse optimale de la vitamine D.

C’est pourquoi un cholestérol trop bas peut compromettre notre capacité à produire suffisamment de vitamine D[1], même si l’on prend des bains de soleil réguliers !

Premier bon point, donc, pour le cholestérol : il « bétonne » notre système immunitaire.

Et, vous allez voir qu’il protège également notre système digestif.

2) La clef pour bien digérer

Le cholestérol est également crucial pour la synthèse des acides biliaires, qui jouent un rôle vital dans la digestion.

En effet, les acides biliaires aident à émulsionner les graisses alimentaires, permettant leur absorption dans l’intestin.

Sans une quantité suffisante de cholestérol, notre corps ne peut pas produire suffisamment d’acides biliaires.

Conséquence : notre corps digère mal la nourriture, il absorbe mal les nutriments et les vitamines liposolubles (solubles dans le gras). À long terme, cela provoque des problèmes de santé et des carences.[2]

Remontons maintenant un peu plus haut, vers notre cœur…

3) Bon pour le stress et la santé sexuelle

Comment est-ce possible ?

Cette fois-ci, vous avez compris le principe, je vous passe les détails techniques. Retenez que le cholestérol est également le précurseur des hormones stéroïdes, comme les hormones sexuelles (les œstrogènes et la testostérone), mais aussi des hormones corticosurrénales, qui régulent tout, du métabolisme à la réponse au stress.[3]

Ainsi, le cholestérol participe aussi bien à la production du cortisol (qui joue un rôle primordial dans la gestion du stress) qu’à la santé sexuelle, en boostant notre libido.

Finissons notre voyage dans le corps avec le cerveau.

4) Le gras pour une meilleure mémoire

Notre cerveau, bien qu’il ne représente que 2% de notre poids corporel, contient 25% du cholestérol de notre corps.

Le cholestérol est indispensable à la synthèse des neurotransmetteurs, facilitant la communication entre les neurones.

Le cholestérol est également vital pour la myélinisation des neurones.

C’est un processus qui permet une transmission rapide des signaux nerveux, soutenant ainsi la mémoire, l’apprentissage et d’autres fonctions cognitives.

Dit très simplement, nos neurones ont besoin d’être élastiques pour être efficaces. Et ce qui les rend plus élastiques, c’est le gras du cholestérol.

Le cholestérol bas : un risque ?

J’espère que vous l’aurez compris : pas assez de cholestérol, et notre corps part en vrille !

Des recherches récentes[4] ont montré que des niveaux de cholestérol trop bas pourraient être associés à des risques pour la santé, notamment en ce qui concerne la fonction cérébrale et la santé cardiovasculaire.

Dans une étude encore plus récente (elle est sortie l’année dernière) des niveaux de cholestérol trop bas ont d’ailleurs été associés à un risque accru de maladies neurodégénératives, de troubles de l’humeur et d’autres problèmes de santé mentale.[5]

Mais il y a un point encore plus alarmant : un cholestérol bas faciliterait l’apparition de cancers.

Les travaux stupéfiants du Dr de Lorgeril

J’aimerais terminer cette lettre en vous parlant du médecin français Michel de Lorgeril, expert international sur le cholestérol.

Malheureusement, ses idées ne sont pas beaucoup relayées dans les médias, car il s’oppose à l’industrie très profitable des médicaments contre le cholestérol (les statines).

Dans son livre L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol[6], il rappelle que les nouvelles chimiothérapies contre les leucémies et les lymphomes sont devenues de plus en plus efficaces.

La raison à cela ?

Elles augmentent le taux de cholestérol.

Il cite à ce sujet une étude de 2012 menée sur 600’000 individus et 4000 cancers pendant 12 ans.[7]

La conclusion des chercheurs a été sans appel : avoir un cholestérol élevé semble protéger des leucémies et de certains lymphomes (cancers des ganglions).

Comme vous le voyez, le cholestérol souffre encore de beaucoup d’idées reçues à son sujet.

À l’heure actuelle, ces idées reçues profitent surtout à l’industrie pharmaceutique qui voit d’un mauvais œil la disparition du business profitable des statines.

Je vous invite donc à ne pas vous tromper d’adversaire. Le véritable ennemi, ce n’est pas le cholestérol. Mais ceci, je vous en parlerai dans une prochaine lettre. Restez attentifs !

Laurent

[1] Naeem Z. Vitamin d deficiency- an ignored epidemic. Int J Health Sci (Qassim). 2010 Jan;4(1):V-VI. PMID: 21475519

[2] Mashnafi, S.; Baumgartner, S.; Mensink, R.P.; Perlee, D.; van Vught, L.A.; Lütjohann, D.; Plat, J. A Transient Inflammatory Response Induced by Lipopolysaccharide Infusion Lowers Markers of Endogenous Cholesterol and Bile Acid Synthesis in Healthy Normocholesterolemic Young Men. Biomedicines 202311, 126

[3] Huixia Lu, Jordi Martí; Effects of cholesterol on the binding of the precursor neurotransmitter tryptophan to zwitterionic membranes. J. Chem. Phys. 28 October 2018; 149 (16): 164906.

[4] Qiu C, Zhao X, Zhou Q, Zhang Z. High-density lipoprotein cholesterol efflux capacity is inversely associated with cardiovascular risk: a systematic review and meta-analysis. Lipids Health Dis. 2017 Nov 10;16(1):212

[5] A new perspective on cholesterol in pediatric health: association of vitamin D metabolism, respiratory diseases, and mental health problems

Clin Exp Pediatr. 2022;65(2):65-72

[6] Michel de Lorgeril, L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol, Thierry Souccar Editions, 2015, p. 182.

[7] Ann Hematol 2012 Oct ;91(10) :1519-31